Notre Histoire
LA CREATION DU DEJJ A PARIS
Le DEJJ a été créé au Maroc en 1949 par Edgard GUEDJ, Lynclair, (son totem aux EI).
Lynclair et ses co-équipiers issus des EI ( Éclaireurs Israélites ) mais aussi de l’AIU ( Alliance Israélite Universelle ), de l’ORT et de l’ENIO ( Ecole Normale Israélite Orientale ) vont développer admirablement et efficacement, au Maroc, durant plus d’une dizaine d’années ce mouvement d’éducation populaire, le DEJJ, une entreprise socio-éducative de masse en milieu défavorisé, grâce à une formation abondante de cadres engagés.
Prévenu d’une dénonciation pour ses actions clandestines en faveur d’Israël, Lynclair part seul en 1961 pour la France.
Dès 1961, Edgard Guedj prédit l’indépendance de l’Algérie et le départ massif des juifs d’Algérie vers Israël mais surtout à destination de la France.
Il rencontre les autorités israéliennes à Jérusalem, expose son analyse de la situation et propose son plan d’action pour implanter le DEJJ en Israël.
Sa démarche n’est pas convaincante.
Il se tourne alors vers les institutions juives de France, plus réceptives, notamment auprès du FSJU qui connaît et reconnaît sa remarquable action éducative en milieu défavorisé avec le DEJJ au Maroc.
Deux ans auparavant, en 1960, Esther et Salomon Abitbol se sont mariés à Casablanca, ont quitté le Maroc et pris la direction de la Maison d’enfants de l’OSE à Taverny.
Durant les années 1961 et 1962, Lynclair détaille et complète son plan.
Soutenu par la direction du FSJU, Guy de Rothschild, son Président, Julien Samuel et Adam Loss, les Directeurs Généraux, Maître Théo Klein et le Professeur Ady Steg, Edgard Guedj présente son plan d’urgence aux membres du Conseil National du FSJU, réunis en Assemblée Générale Extraordinaire en Septembre 1962 à Herbeys.
Le plan adopté à l’unanimité est mis immédiatement à exécution par Lynclair.
Lynclair demande à ses proches collaborateurs marocains et algériens de le rejoindre en France pour créer le DEJJ.
Quelques futurs responsables le rejoignent, à sa demande, pour préparer la « suite », en particulier, Rikki Serfaty, Ralph Sultan, Simon Busbib, Maurice Arama, Edmond Elalouf, Mady Elalouf, …..pour Paris.
Georges Fhal (Boulette ), André Darmon ( Otarie ), Salomon Aflalo ( Chevreuil ), Esther Abitbol ( Fléole ) pour les régions.
A cette période Lynclair est à la fois Directeur du DEJJ (1962-1970) et des Éclaireurs et Éclaireuses Israelites de France (1963-1965).
Il devient le premier Directeur du Centre Communautaire de Paris qu’il crée avec Edmond Elalouf.
LE STAFF DU DEJJ SE DÉPLOIE
Lynclair déploie alors son staff, « son état-major »
- Edmond Elalouf est son adjoint au DEJJ. Il deviendra le deuxième Directeur du Centre communautaire de Paris et sera chargé du développement des Centres Communautaires en France.
- Salomon Abitbol, Autruche, sera Directeur de la Maison des jeunes de Saint Fons, dans la banlieue lyonnaise.
- Charles Ohnona sera Directeur du Centre Communautaire Sainte Marguerite, dans la banlieue de Marseille
Parmi cette équipe,
Cinq deviendront « délégués régionaux « :
- Esther Abitbol, Fléole, à Lyon.
- Georges Fahl, Boulette, à Marseille.
- André Darmon, Otarie, à Toulouse
- Salomon Aflalo, Chevreuil, à Nice,
- Simon Busbib pour la banlieue parisienne.
Pour les branches du DEJJ :
- Rikki SERFATY deviendra Responsable National des Unités Communautaires, branche qui concerne les enfants de 7 à 12 ans, et qui prendra par la suite le nom de REDEF, Réseau Educatif de l’Enfance,
- Mady ELALOUF, Responsable National de la JAC, pour les jeunes de plus de 15 ans.
- Haïm Benlolo, Bélier, Responsable National des Pionniers, pour les adolescents de 12 à 15 ans
Deux autres membres de cette équipe,
- Ralph Sultan, sera chargé des Ateliers manuels créatifs et de la formation des cadres,
- Maurice Arama, sera chargé de la communication, de l’édition des manuels, guides, chansonniers, et de la formation des cadres.
- Les deux suivront aussi la logistique des centres de vacances.
Ces éducateurs exceptionnels s’installent en France, apportant avec eux leur savoir-faire éducatif, ayant acquis plusieurs dizaines d’années d’expérience au sein des EI et du DEJJ en Algérie et au Maroc.
Rapidement, un réseau d’actions pour les rapatriés est mis en place : haltes d’enfants, centres aérés, centres de vacances.
Bientôt, de jeunes cadres bénévoles, la plupart d’entre eux étudiants, rejoindront cette dynamique...
Le DEJJ À PARIS
Le Centre Communautaire ,19 Boulevard Poissonnière, créé par Lynclair, va jouer un rôle essentiel.
Il sera dirigé, après le passage de Lynclair, par Edmond Elalouf, son « bras droit «, qui continuera pendant plusieurs années à participer à l’organisation et à la réalisation des stages nationaux et régionaux du DEJJ.
Le Centre Communautaire abritera le siège national du DEJJ.
Dans le langage commun, les membres de la communauté juive parisienne parleront, indistinctement, du Centre Communautaire, du DEJJ, ou du 19 Bd Poissonnière pour rejoindre ce lieu.
A cette époque, les « juifs rapatriés d’Algérie » éprouvent le besoin impérieux de se retrouver.
Les juifs du Maroc et de Tunisie les rejoindront suite aux évènements dans ces pays.
La communauté juive ashkénaze est dans le même état d’esprit.
Le lieu de rencontres amicales ou familiales a, au début, comme adresse « Le Brébant », un café-restaurant parisien situé 32 boulevard Poissonnière, juste en face du Centre Communautaire, sur les Grands Boulevards et proches de nombreux commerces juifs.
Les jeunes arrivent du centre-ville parisien et des banlieues en métro, station Montmartre.
Ils sont accueillis par Mady Elalouf, responsable national de la JAC, les plus de15 ans.
Son équipe de cadres est composée de Haïm Shiran, Max Guénine, Michel Fulop, Michel Kréplac, Jacky Lachkar, Albert et Michel Herszlikowicz, Marc Lewkowicz , Yves Rouas, et d’autres….
Elle les a recruté et formé.
Très vite ce groupe va réunir plusieurs centaines d’adhérents.
Cette équipe propose des dimanches après-midi dansants, des conférences, des débats, des rencontres avec des rabbins, des écrivains, des week-end et des séjours de vacances.
Ce sont des centaines de jeunes qui vont découvrir à l’été 63 les plaisirs des centres de vacances, la Côte d’Azur, les baignades à Villefranche sur Mer, la vie sous les tentes, la cuisine marocaine.
L’année suivante, ils découvriront La Tour de Mare, prêt de Saint Raphaël.
Les rabbins Léon Ashkénazi (Manitou), Josy Eisenberg, Daniel Gotlieb…, et l’écrivain-philosophe-enseignant, Armand Abécassis (Cèdre ) feront partie de ces formateurs exceptionnels qui participeront à cette aventure.
Mais par-dessus tout ils feront l’apprentissage de l’ESPRIT DEJJ, ce mélange d’amitié, de fraternité, de bonheur, de chants, de prières, de vivre ensemble, d’études juives, de débats animés sans fin, de la prise de responsabilités, de l’engagement.
Pour les adolescents, les PIONNIERS, les 12 -15 ans, le Responsable National s’appelle Bélier, Haïm Benlolo.
Ces jeunes Pionniers vont recevoir l’enseignement de l’autonomie et de la responsabilité personnelle, la joie de vivre, les camps de Corse (Follelli, San Pelegrino, Champlan, Ponte Nuevo).
Les Pionniers seront les cadres de demain.
Ils bénéficieront de programmes de formation spécifiques au sein des BEC, les « Bases d’Entraînement des Cadres ».
Bélier sera aidé de Lucienne Germain ( Putch ), Katie Derhy-Benlolo, Simon Arnold, Dov Djaoui, Yves Rouas, l’équipe des Raiders ( anciens cadres des EI du Maroc ) qui rejoindra les Pionniers.
Norbert Dana, issu de la BEC, deviendra Directeur Général Adjoint du FSJU.
Enfin les enfants de 7 à 12 ans, les Unités Communautaires ( UC) appelés par la suite le REDEF, Réseau Éducatif De l’Enfance, sont sous la responsabilité nationale de Rikki Serfaty.
Rikki avait l’expérience des Unités populaires au Maroc.
C’est elle qui constitue les premières équipes d’encadrement qu’elle forme et qu’elle coordonne : Marc Danan, Evelyne Fabrykant, Rose Hélène Kréplac, David Dahan, Edmond Lamy, Popy Corcos, Gisèle Corcos……..entre autres, feront partie de cette équipe
Elle organisera, et réalisera avec les autres responsables permanents et bénévoles du DEJJ, les stages régionaux et nationaux de formation des cadres communautaires de cette époque, en particulier la formation informelle pour les animateurs de la petite enfance.
Le 19 Bld Poissonnière qui est devenu depuis sa création le cœur historique du DEJJ ne le doit pas à la seule présence des trois branches du DEJJ.
Cette centralité de la vie juive est due aussi aux programmes et activités du Centre Communautaire dirigé pendant plusieurs décennies par Edmond Elalouf, l’Homme des Centres Communautaires en France.
Ce Centre socio-culturel proposait déjà aux « nouveaux adultes » des activités aux groupes dénommés, Groupe1, Groupe 2, 3 , ….avec un public que le DEJJ appelait les Cercles du Renouveau, jeunes adultes de plus de 20 ans, célibataires ou mariés, futurs leaders communautaires, groupes lancés à Lyon, Toulouse et ailleurs …..
RÉDACTION COLLECTIVE
Jean-Claude Bensoussan
Yves Rouas
Novembre 2025