50 ANS DE MILITANTISME

Je ne suis pas originaire d’Afrique du Nord. Je suis né en 1947 à Noisy le Grand.
Je ne suis pas sépharade ; je suis ashkénaze.
Tout comme, Michel Fulop, Michel Kréplac ,Michaël Herszlikowicz , qui sera professeur de philosophie connu aussi sous le nom de Michaël Bar Zvi , et son frère Albert ou Gilles Fougerolles à Lyon et bien d’autres, je fais partie de ces jeunes juifs, nés en France, dont les parents sont des rescapés de la Shoa.
Mes parents sont originaires d’Allemagne. Ils ont fui le nazisme en 1933 et ont trouvés refuge en France.
En 1963, j’avais 15 ans, j'ai appris l'ouverture du Centre Communautaire de Paris dans lequel se trouvait le siège du DEJJ au 3em étage. Je me suis rendu au 19 Bld Poissonnière où j’ai été accueilli par Mady ELALOUF, déléguée nationale de la JAC.
Elle m’a parlé du DEJJ et de ses objectifs. Je me suis inscrit immédiatement au DEJJ et je suis devenu un membre de la JAC.
Nous nous réunissions une fois par semaine. Il faut croire que j’avais certaines prédispositions puisque rapidement Mady m’a catapulté responsable de la JAC à Paris avec Yves ROUAS. Rapidement notre groupe d’adolescents a atteint la centaine de membres et plus. La majorité venait d’Algérie, quelques-uns du Maroc, d’autres de Tunisie ou d’Égypte.
Les animateurs étaient sépharades et ashkénazes. Avec moi, Yves Rouas, Jacky Lachkar et ceux cités précédemment faisaient partie de l’équipe d’encadrants.
Nous organisions des exposés, des débats, des ateliers, des après-midis ou soirées dansantes qui souvent étaient suivis par des soirées en boites de nuit. Nous savions allier études, débats, réflexions et loisirs.
Peu de temps après, le DEJJ m’a envoyé dans des séminaires de formation de moniteurs à Boltingen, Beatenberg, Interlaken, Gwatt
ou pour encadrer de jeunes adolescents dans des centres de vacances, à La Tour de Mare ou pendant trois années consécutives avec Bélier, en Corse, à Folleli, San Pellegrino,
C’est là que j’ai noué des amitiés durables avec d’autres jeunes juifs venus de toute la France.
C’est là aussi que j’ai rencontré une jeune adolescente sépharade, originaire d’Oran, vivant à Aubagne, Danielle née Djian, et qui allait être ma femme. Un « mariage mixte sépharade-ashkénaze » comme le DEJJ a su les faire éclore.
En région parisienne, Mady et Lynclair m’ont promu représentant du DEJJ auprès des autres mouvements de jeunesse où je suis devenu coordinateur.
Au congrès de Bruxelles, sur les juifs d’URSS, en Février 1971, je fus nommé représentant des autres mouvements de jeunesse juifs de France. Nous demandions aux autorités soviétiques de cesser de violer les droits des Juifs et de leur permettre d'émigrer en Israël.
En 2004, je représentais le DEJJ, au Congrès de Jérusalem sur l’éducation juive. Ce fût l’adoption du « Programme de Jérusalem » : Unité du peuple juif, son lien avec sa patrie historique Eretz Israël et la centralité de l'État d'Israël et de Jérusalem.
Bien entendu ces missions de représentations m’amenaient à être en contact régulier avec les délégués régionaux du DEJJ : Boulette, Otarie, Fléole, Salomon, Rikki mais aussi avec un très grand nombre de responsables communautaires qui sont toujours restés mes amis.
A cette même date je créais le Journal du DEJJ avec mon ami Yves ROUAS, obtenant les félicitations de Lynclair sur mon introduction.
Simultanément à mes études de Droit, aux dizaines d’années de militantisme au DEJJ, je fus nommé, durant plusieurs années, délégué du DEJJ au Comité Directeur du FSJU sous la présidence de Guy de Rothschild.
Il m’est arrivé de donner à plusieurs reprises de nombreuses conférences sur l’éducation informelle prônée par le DEJJ sur Radio Chalom ou Radio J.
Enfin j’ai eu l’immense honneur d’assumer pendant quelques années la Présidence du DEJJ.
Comme beaucoup d’entre nous j’ai fait mon alyah et me suis installé à Netanya.
Si j’ai perdu de vue quelques-uns de ceux qui ont partagé avec moi 50 ans de militantisme, je n’ai jamais oublié les années magiques passées au DEJJ, à Paris et dans les centres de vacances.
Max GUENINE
DEJJ Paris