Édgard Guedj (ז"ל)

Parcours d’une vie

1. Biographie (source : "Jeunesse dans la tourmente" - Arieh Azoulay - Edition Elkana)

Informations essentielles :

Né à Sétif, en Algérie.
Fondateur et dirigeant des Éclaireurs Israélites de France (EIF) à Sétif.
Mobilisé dès le début de la Seconde Guerre mondiale.
Après sa démobilisation, s’installe à Oujda (Maroc) comme fonctionnaire du Protectorat français.

Récit :

Édgard Guedj naît à Sétif, en Algérie, où il devient l’un des fondateurs et dirigeants des EIF. Mobilisé pendant la guerre, il s’installe ensuite à Oujda comme fonctionnaire. Là, il fonde la première troupe d’éclaireurs composée majoritairement de jeunes Juifs algériens de nationalité française. Cette troupe devient plus tard la première officiellement reconnue par les autorités françaises au Maroc.

2. Parcours de vie et engagement communautaire

Informations essentielles :

1948 : pogrom d’Oujda et Djérada (37 morts, des dizaines de blessés).
Prise de conscience de la misère des classes pauvres.
Mobilisation de sa troupe pour aider les enfants victimes.
Influence marquante sur les mouvements EIF, DEJJ et Unités Populaires au Maroc entre 1948 et 1962.

Récit :

Le 7 juin 1948, le pogrom d’Oujda et de Djérada marque profondément Édgard Guedj. Cet événement tragique le sensibilise davantage aux difficultés sociales. Avec les jeunes de sa troupe, il organise des actions d’aide aux enfants touchés. Son engagement dépasse le cadre local : son influence et celle de son équipe marquent durablement les mouvements EIF, le DEJJ et les Unités Populaires au Maroc, tant dans leur développement que dans leur orientation idéologique, de 1948 jusqu’à son départ pour la France en 1962.

3. Actions au DEJJ et Héritages

Informations essentielles :

Cofondateur et animateur du DEJJ au Maroc dès 1948.
Influence majeure sur l’identité et l’évolution du mouvement.
1962 : fondateur du DEJJ en France, à Marseille, aux côtés de Georges Fhal (Boulette).
A formé et accompagné plusieurs générations de responsables et éducateurs.
Son action a marqué durablement la jeunesse juive au Maroc, puis en France.

Récit :

Édgard Guedj joue un rôle pionnier dans l’essor du DEJJ au Maroc. Par son charisme et sa vision éducative, il réussit à transformer le scoutisme en un mouvement d’éducation juive moderne, structurant, capable de donner une identité et une fierté aux jeunes Juifs dans un contexte difficile. Avec son équipe, il marque profondément l’orientation idéologique et la dynamique des EIF, du DEJJ et des Unités Populaires au Maroc entre 1948 et 1962.

Au moment des bouleversements liés à l’indépendance et à l’exode des Juifs du Maghreb, il poursuit son action en France. En 1962, il est l’un des artisans de la fondation du DEJJ à Marseille, en lien avec Georges Fhal (Boulette) et d’autres anciens responsables EI. Ensemble, ils créent la première délégation française du mouvement pour accueillir et encadrer la jeunesse issue d’Algérie et du Maroc.

Son influence ne se limite pas à l’organisation : il forme et accompagne une nouvelle génération de cadres éducatifs, responsables et animateurs, qui à leur tour transmettront les valeurs du mouvement à des milliers de jeunes. Son rôle dans la transmission, la pédagogie et l’adaptation du DEJJ à la réalité française est reconnu par ses pairs comme décisif.

Édgard Guedj laisse ainsi un héritage double : d’abord au Maroc où il a été un bâtisseur, puis en France où il a contribué à donner au DEJJ une dimension nationale, en lien avec les grandes institutions communautaires et le judaïsme français de l’après-guerre. Son empreinte, faite d’engagement éducatif, de fidélité au judaïsme et de solidarité, continue de marquer les générations issues du mouvement.